L’Île-des-Sœurs ; un quartier en pleine transformation

Plusieurs reportages ont été publiés dans la Presse, à Radio-Canada et dans une chronique au 98,5 à propos de la signature de 26 citoyens de L’Île-des-Sœurs visant à bloquer le projet immobilier du promoteur MACH au 8 Place du Commerce.

L’Association des propriétaires et résidents de L’Île-des-Sœurs (APRIDS) tient à rectifier certaines perceptions qui se dégagent de ces interventions publiques. D’abord, les insulaires font leur part pour la densification résidentielle montréalaise. La Pointe-Sud de l’Île a été l’objet d’une intense activité dans les dernières années avec la construction d’une tour résidentielle de 43 étages, une autre de 13 étages et une dernière à venir de 42 étages, dans un secteur où il n’existe aucun service de proximité. Ces derniers développements ajoutent environ 530 nouveaux logements.  

Le secteur ouest de l’Île sera en profonde transformation au cours des prochaines années avec la démolition de plusieurs entrepôts et sites commerciaux pour faire place à des immeubles résidentiels de 710 appartements.  

Le promoteur Proment poursuit sur la Pointe-Nord l’achèvement de son plan urbain avec la construction de tours résidentielles NEX situées à proximité de la station du REM qui contribuera à la création d’environ 500 logements. Et le projet 1000, Levert tout juste terminé non loin de la station du REM compte 312 appartements 

Enfin, le promoteur Lachance a obtenu les autorisations pour construire autour de la station du REM, un vaste complexe immobilier nommé la Cité de l’Île de 1221 logements et a converti des bureaux au 16, Place du commerce en 142 logements.

PPCMOI 8 place du commerce

En résumé, au terme de ces projets connus et acceptés, et sans même inclure le projet du 8, Place du commerce, il y aura donc près de 3415 appartements de plus à L’Île-des-Sœurs. D’autres projets immobiliers sont aussi envisagés pour ajouter des immeubles résidentiels sur la Place du Commerce et sur le boulevard René-Lévesque. Le développement immobilier à l’Île-des-Sœurs quoiqu’il advienne du projet du 8, Place du commerce est donc plus actif que jamais. 

Pour encadrer ce développement immobilier, la Ville de Montréal et l’arrondissement de Verdun ont adopté un Plan particulier d’urbanisme pour le Nord de l’Île-des-Sœurs. Il est mentionné dans ce PPU adopté en 2020, que le nombre supplémentaire de logements serait d’environ 2900. Cet objectif avait aussi été avancé par le maire de l’arrondissement de l’époque, Jean-François Parenteau.  

Or la mairesse actuelle Marie-Andrée Mauger a laissé entendre au cours des dernières semaines qu’il s’agissait d’un message-clé pour rassurer la population de l’île. Effectivement, la mairesse ne veut plus s’engager à donner une approximation du nombre de logements qui pourraient être construits sur l’île au cours des 20 prochaines années.

L’APRIDS estime que si rien ne change, la population de l’Île va croître de plus de 12  000 habitants dans les prochaines années et bien au-delà, lorsque tous les projets prévus au PPU et ailleurs seront réalisés (pensons à l’immense terrain de l’ancien concessionnaire Gravel et à ceux du côté sud de la place du Commerce ainsi que sur René-Lévesque, à l’arrière des centres commerciaux actuels). 

Et c’est là que le bât blesse. L’APRIDS s’est toujours dite ouverte à une densification raisonnable, mais à la condition que les infrastructures suivent. Le gouvernement du Québec a refusé d’acheter un terrain pour y construire une école secondaire. L’arrondissement a promis une passerelle pour relier L’Île au centre-ville de Verdun et aux nombreux équipements collectifs dans ce secteur. On attend toujours l’annonce du début des travaux. L’arrondissement possède très peu de terrains sur L’Île et est à la merci de la bonne volonté des promoteurs.  

Nous avons présenté à l’arrondissement en février 2025 sous la forme d’un mémoire, nos réflexions sur le développement immobilier à L’Île-des-Sœurs. 

Vingt-six citoyens ont décidé que le projet du 8 Place du Commerce ne leur convenait pas. C’est ainsi parce que la loi ne permet pas de consulter l’ensemble des citoyens d’un quartier. Les résidents de L’Île-des-Sœurs veulent pouvoir participer à un débat sur l’avenir de leur quartier sur la base de ces nouvelles données d’accroissement du parc immobilier qui n’avaient pas été fournies aux citoyens lors du PPU en 2020.